LUNDI 9 Juin 2008

Te souviens-tu de nos débuts?
De cet accord entre nous, déjà?
De ce clin d'oeil amoureux que nous avions l'un pour l'autre:
Ces clichés, pris à la sauvette dans les restaurants,
Symboles de mon appartenance,
Symboles de notre complicité...

Tu veux retrouver la Dame d'Erdeven,
Elle est toujours là, juste endormie...
Perdue dans un songe nostalgique,
Enfouie sous ses blessures mal cicatrisées.

Tu es le pansement de mon âme endolorie,
Donne le temps à la cicatrisation.
Tu me veux de nouveau ta soumise, ton esclave,
Tu veux que le contrat renaisse...

Tout ceci reviendra, en temps voulu,
nous devons nous réapprendre, nous redécouvrir,
Du temps a passé, beaucoup, trop?
Je ne crois pas, il fut profitable, malgré tout.

Nous sommes à l'aube d'une vie nouvelle,
Nous la construisons peu à peu.
Tu m'as demandé du temps, j'en demande aussi,
Je ne veux pas nous infliger les erreurs passées.

Tu crois me connaitre, tu ne sais que mes silences...
Je prends la parole à présent, maladroitement souvent,
Le verbe se dérobe, les mots sont mes ennemis...
Ne te sens pas coupable de tes gestes,
Tu ignores encore ceux qui me font mal,
Moi aussi. Je les découvre peu à peu.

Tu vis dans l'instant, dans l'intense,
sans te poser de questions. Tu veux que j'en fasse autant.
Nos chemins de pensée sont différents,
Nos réactions aussi...

Tu sais que malgré mes blessures, je progresse,
Je t'offre toujours des premières fois...
Ne vas pas les chercher, ne les impose pas,
Tu es sur un terrain miné...

Nous avons assez de pratique pour que tu y puises ton inspiration,
Si tu prends des risques, ne viens pas m'en reprocher
les conséquences. Elles seront réactionnelles,
immédiates, bonnes ou souvent mauvaises.

Un violon peut-être un Stradivarius, si on ne sait pas en jouer,
On n'en tirera que des dissonnances.
Pour que notre vie soit une symphonie achevée
Il nous faudra en déchiffrer la partition,
Puis l'interpréter, après plusieurs répétitions...

Tu es bon musicien, je le sais d'expérience.
Je suis ton instrument dont tu ne connais pas encore l'âme.
Je veux que tu deviennes le Maestro
qui saura me faire vibrer au moindre pincement de mes cordes.

Alors, seulement alors, tu seras le Maître
et je serai ton esclave absolue.
Alors, seulement alors, tu auras le contrat,
La partition que tu pourras interpréter à ta guise.

Je viens de te donner la clé de sol,
à nous deux d'en écrire la suite...